Être un homme entier
Richard Moss obtint son doctorat de médecine en 1972, et décide de renoncer à exercer la médecine classique en 1976, afin de « faire la cour » à la nouvelle conscience qui s’est spontanément éveillée en lui. Depuis lors, il anime des séminaires de transformation dans le monde entier.
Définitivement et irréversiblement, tel le glissement des plaques lors d’un tremblement de terre, un changement profond s’est produit dans ma conscience au début de l’année 1977. L’ancien Richard Moss, docteur en médecine, a disparu à jamais.
[…]
Il y a quelques années, on m’a demandé pourquoi je me suis tant impliqué dans la transformation après m’être donné tant de mal pour être médecin. La réponse était simple : j’avais vécu quelque chose qui me paraissait avoir davantage de réalité que tout le reste, et n’avais d’autre choix que celui d’honorer cette expérience.
Quand j’exerçais la médecine conventionnelle, j’ai plongé les mains dans le ventre d’un homme, ouvert du sternum au nombril. Il avait reçu un coup de couteau et le sang coulait dans les intestins. J’ai pressé sa veine cave inférieure (la grande veine du corps) contre sa colonne vertébrale pour tenter d’arrêter l’hémorragie. Mes mains étaient encore en lui lorsqu’il est mort. J’ai vu luire le cerveau à la lumière des lampes chirurgicales, alors que le neurochirurgien s’apprêtait à opérer une tumeur. J’ai également été le patient. Allongé sur la table d’opération, dans un état de conscience des plus extraordinaires, j’observais la fumée qui montait devant mes yeux pendant la cautérisation destinée à stopper les saignements, alors que deux chirurgiens ophtalmologistes repositionnaient les muscles pour corriger le mouvement d’un œil qui, jusqu’à ce jour, avait empoisonné toute mon existence. Tous ces instants, et chacun d’entre eux, étaient, réellement, miraculeux.
Et puis un jour, dans la salle des urgences, alors que je m’approchais d’un homme apeuré et perclus de douleur qui attendait une injection de Demerol et de Valium, j’ai entendu une voix dans ma tête. Elle résonnait en moi : « Tu n’as rien à donner à cet homme à part de l’amour. »
J’ai rendu ses seringues à l’infirmière étonnée, suis venu près de lui et ai placé ma main gauche sur son aine et la droite au sommet de sa tête. Presqu’instantanément, la pièce est devenue effroyablement chaude, et je l’étais moi-même tout autant. Perplexes, les membres de sa famille sont allés ouvrir les fenêtres pour faire entrer un peu d’air frais. Les yeux du malade se sont révulsés, il est devenu flasque et est tombé dans un profond sommeil. Une demi-heure plus tard, sans plus de douleur et boîtant juste un peu, il s’est levé, m’a remercié les larmes aux yeux et a quitté l’hôpital. Sa souffrance et sa crise avaient disparu en quelques secondes, sans qu’un mot fût prononcé et sans aucun médicament. Là où je n’avais trouvé que haine et agressivité et peur, brillaient dans ses yeux la vénération, le respect et l’attention.
A cet instant, une vérité que quelque part, j’avais toujours sue s’est trouvée à jamais confirmée en moi. En termes simples, cette vérité dit que nous sommes des êtres à plusieurs dimensions. De nombreuses dimensions de conscience sont à notre disposition, et nous pourrons choisir celles que nous embrasseront dans notre vie. La quête de ces dimensions peut être créative au point de renouveler la vie, et par comparaison, les miracles de la médecine pratique paraissent grossiers.
Quelle était la nature de l’énergie qui passa entre nous et apparemment réchauffa la pièce où nous nous trouvions, ainsi que tous ceux qui étaient là ? Quelle était la sorte d’amour invoqué par cette injonction intérieure ? Emerveillé, je restai là et me demandai : « Que sommes-nous ? »
[…]
Pour moi, ce n’était pas tant le miracle de cet instant qui avait de l’importance, que la reconnaissance de cette conscience plus vaste. Le miracle le confirmait : il me disait que l’engagement qui me portait à m’ouvrir et à grandir en apprenant ce qu’aimer veut dire portait ses fruits. C’était une confirmation cosmique, une sorte de baptême pour un nouvel échelon de service, et l’une des expériences-clé qui m’ont conduit à renoncer à la médecine conventionnelle pour reconnaître ce que veut dire être un homme entier.
Richard Moss, Unifier : s’éveiller à des énergies supérieures grâce à l’amour inconditionnel, Le Souffle d’Or, 1991, pp.11-21.
http://www.revue3emillenaire.com/fr/temoins-deveil/item/261-richard-moss-etre-un-homme-entier.html
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